Et il y avait les chiens. A première vue, rien ne les distinguait des troupes d’autres bêtes abandonnées. Faméliques, errant aux limites des agglomérations en ruines. Puis, tout d’un coup, les chiens de berger russes surgissaient.
Ils ne s’attaquaient pas aux hommes, mais bondissaient vers les chars, se glissant sous le ventre des mastodontes, entre les chenilles, au-dessous des moteurs grondants. D’après des déclarations de prisonniers soviétiques,. les bêtes avaient été dressées à ne prendre leur nourriture que sous des chars en marche et, naturellement, les chiens n’étaient lâchés des avant-postes russes que le ventre creux.
Affamés, ils se ruaient avec leur charge d’explosifs accrochée au dos, qu’un détonateur rudimentaire, une baguette de bois haute d’une dizaine de centimètres, actionnait au moment où les bêtes se coulaient sous le blindage des tanks ennemis. Les chars explosaient et se désintégraient avec les chiens.